Normalement, à chaque début d’année, je fais un post optimiste sur les 12 derniers mois (généralement sur Facebook). En mode : ceci n’était pas ma pire année, hourra !
Regardez toutes les choses que j’ai accompli, toutes les choses que j’ai appris sur moi-même.
Regardez comment je suis mature alors que cette année a été terrible sur le plan personnel.
Cependant, pour 2020, je ne trouve pas vraiment les mots (alors que, pourtant, ce n’était vraiment pas ma pire année). En fait, je suis plutôt dans un état stationnaire. Le vide total sans savoir ce que je suis censée ressentir. J’ai l’impression que les choses vont changer mais je ne sais plus si j’en ai réellement envie.
Ah, 2020, tu as été un séisme dans tous les sens du terme.
Disclaimer : Cet article est un peu en retard parce que j’ai enfin réussi à quitter mon 23m2 après 8 mois de recherche ! Je vous laisse imaginer le STRESS de ces dernières semaines (et le fait que je passe la plupart de mes journées à rêver décoration plutôt qu’à penser à mon introspection annuelle).
Les perspectives de 2020
Pour être honnête, j’avais placé de bons espoirs sur 2020. Fin 2019, j’avais de nouvelles responsabilités à mon travail, qui laissait envisager un développement de carrière (on me l’avait promis). J’avais aussi un potentiel LI (lisez Love Interest) avec qui le flirt se passait plutôt bien. J’avais l’impression que ma vie allait changer. Même : qu’elle allait commencer (je me l’étais promis). C’est resté vrai pendant les premières semaines et puis, tout doucement, tout a commencé à s’effondrer.

Le château de cartes n’a pas résisté aux bourrasques et les fondations se sont fragilisées (ma santé aussi, par la même occasion).
Il y a quelque chose de frustrant quand on s’investit dans une tache, quand on fait tout pour les choses s’arrangent (et qu’elles s’arrangent) et que… Le crédit est donné aux autres.
Il y a quelque chose de frustrant quand on s’attend à ce que vous fassiez du bon travail et que du coup, vos accomplissements sont considérés comme acquis.
Il y a quelque chose de frustrant quand les promesses ne sont pas tenues.
Surtout, il y a quelque chose de frustrant quand on a l’impression d’avoir fait du surplace pendant 12 mois. Et qu’on repart pour à peu près la même chose pour les 12 mois suivants.
Rester confinée pendant 3 mois : la remise en question de ce qui est acceptable en 2020
Alors, forcément, on se pose des questions. Encore plus lorsqu’on se retrouve enfermée dans un petit espace (23 m2 !) pendant 3 mois. On découvre de nouvelles façons de s’organiser, une nouvelle façon de vivre et on se rend compte que certaines priorités ne le sont pas vraiment.
On se demande si tous les sacrifices valent le coup et si, finalement, on (je) ne mérite pas mieux.
De par ma nature de Haut Potentiel (spoiler alert), je me suis toujours posée beaucoup de questions. Je me suis toujours interrogée et remise en question lorsque les réponses ne me convenaient pas.
Aussi, cette période de doute permanente m’a plongée encore plus profondément dans l’angoisse. J’avais espéré qu’à situation exceptionnelle, mesure exceptionnelle (partout, tout le temps) mais ça n’a pas été le cas.
Et puis, dans les décombres : se perdre, se retrouver, se reconstruire
Mais, alors que les fondations s’effritaient et que toutes les murailles s’effondraient, j’ai pu me raccrocher à certains trucs et avancements.

Généralement, 2020 m’a permis de retrouver une partie de ma créativité dans ma vie personnelle. J’ai découvert que je n’étais pas si mauvaise que ça en cuisine. Je suis même capable de faire des choses mangeables sans recette ! Je me suis coupée les cheveux (f*ck off à tous les haters du collège) ! Destiel !
J’ai repris l’écriture (1000 mots, les gens, 1000 mots) et j’ai commencé à développer de nouvelles histoires, avec de nouveaux personnages et de nouveaux enjeux. La dernière idée en date tient en quelques mots : série fantastique historique.
J’ai repris le dessin également, avec différentes approches (la dernière en date semble me correspondre mieux).
Si j’ai perdu quelques combats face à des traumatismes foudroyants, j’ai pu me relever, riposter et même, triompher. J’ai pardonné. Je me suis pardonnée.
Finalement, dans les ruines de 2020, j’ai retrouvé mes fondations et j’ai recommencé à bâtir. Rien de tel qu’une année historique pour découvrir où se trouvent mes limites et pour apprendre à dire stop.
2021 : vers l’avenir et encore plus loin ?
Quand j’ai commencé à écrire cet article (il y a bien un mois maintenant), je n’avais pas vraiment d’idées sur ce que j’attendais de 2021, sur ce que je voulais faire de cette nouvelle année.
Est-ce que j’allais vouloir mettre l’accent sur ma vie privée ou même vouloir révolutionner ma vie professionnelle ? Est-ce qu’il fallait que je parte, loin, que je me mette même en danger pour retrouver un sens à tout ça ? Peut-être qu’il fallait partir sur un autre chemin. Recommencer, encore.

Maintenant, allongée sur mon matelas gonflable dans un salon presque vide (j’ai la fibre !), je ne suis pas plus avancée.
Pourtant, je peux avoir des objectifs, des envies. Je peux fermer les yeux et me dire que d’ici quelques semaines/mois, je ne serais plus en train de camper. Que tous ces nouveaux objets m’appartiendront vraiment.
Je peux fermer les yeux et réfléchir à la décoration, à la façon dont je veux essayer de repeindre cette couleur orange passée et vieilli de l’entrée. Étrange, qu’aucun de ces projets tangibles ne concerne ma vie professionnelle.
Peut-être qu’après cette année étrange, épuisante, tout ce que je recherche, c’est de pouvoir reconstruire un cocon de protection, pour pouvoir aller de l’avant en confiance. Pour me reconcentrer sur mes objectifs (sur le long terme) et faire de 2021 l’Année de la Patience.
Peut-être que j’ai besoin de normalité (de ne rien changer) pour m’engager sur des chemins plus difficiles. Pour que tout change.
2021, je viens en paix. Oh, je viens en paix.