Voilà, le blog est en place et pour que je puisse faire les dernières modifications, il me faut quelques articles (et un accès à Photoshop mais ceci est une autre histoire). C’est le moment de vérité : il faut que je l’alimente. Et ça fait deux jours que je regarde mon document Word avec tellement de choses à dire et toujours cette fichue barrière à dépasser. J’ai même une feuille blanche à côté de moi avec la liste des sujets que j’ai envie de traiter.
Deux jours que je me répète la règle de The Untitled Sandbox : écrire ce que je veux, de la façon que je veux.
Ne pas sentir la pression.
Ne pas me dire que quelqu’un, quelque part, puisse accéder à cette adresse et lire ce que j’écris. Peut-être s’y reconnaître. Devoir rendre des comptes.
Écrire parce que j’ai envie de le faire. Oublier les barrières. Ne pas entendre la petite voix qui me répète « oh vous n’êtes pas très à l’aise à l’écrit, n’est-ce pas ? ». (Oui, cette voix est celle d’un homme qui pense me connaître mais l’impact est le même). Oublier les barrières. Oublier la tonne de documents Word cachés sur mon ordinateur qui me servaient déjà de journaux. OUBLIER LES BARRIÈRES.
Et pourtant…
Aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours écrit. Même à l’époque où mon orthographe était hasardeuse (l’erreur est humaine, ok), j’écrivais déjà mes petites histoires. A l’école primaire, ma classe s’était retrouvée finaliste d’un concours de lecture. Il fallait alors écrire une histoire mettant en scène plusieurs personnages des livres que nous avions lu. Je me rappelle que j’avais pris en charge le projet. C’était mon histoire.
J’ai continué d’écrire pendant mes années collège (où je dominais les sujets d’expression écrite) et pendant le lycée (où j’ai commencé à écrire de courtes histoires que je faisais lire à mon entourage). En fait, c’est à cette époque que j’ai commencé à travailler sur le fameux projet de saga fantastique qui sommeille actuellement gentiment dans mes documents Word (1000 mots, les amis, 1000 mots !).
Petit à petit, mes histoires sont devenues des parties de moi. Une façon de gérer le stress et les bouleversements familiaux. Et plus les histoires devenaient personnelles, plus j’avais du mal à les montrer…
Écrire professionnellement : devenir journaliste ?
Lorsqu’il a été question de l’Avenir avec un grand A, l’idée de mettre à profit mon appétence pour l’écriture m’avait déjà effleurée l’esprit mais j’étais plus attirée par la vie d’artiste. Je me voyais Animatrice pour Pixar avec l’École des Goblins en ligne de mire. Ça ne m’a pas empêchée de tenter un IUT de journaliste et de rater le coche. Deux fois.
Si l’année en Arts m’a permis de développer ma culture générale (et aussi d’acquérir les capacités nécessaires pour passer haut à la main mes partiels d’Histoire de l’Art quelques années plus tard), elle m’a également fait comprendre que je ne serais jamais au niveau.
Voilà quelque chose qui devra toujours être un hobby !
Direction l’université donc tandis que la carrière de journaliste devenait de plus en plus logique. Et c’est là qu’est arrivée la question fatidique. J’aimais écrire sur les associations locales et voir mon nom dans les pages d’un journal mais est-ce que j’étais prête à pervertir quelque chose qui m’apportait autant de réconfort ?
Garder mon échappatoire ou l’utiliser pour le bien commun ?
Il y a aussi quelque chose à savoir sur moi. Si j’aime que mes accomplissements soient reconnus, je préfère rester dans l’ombre. Rien de tel que de voir un plan se dérouler sans accrocs (et de se dire qu’on en est responsable). Alors, j’ai enfermé mes élans plus lyriques et j’ai commencé à utiliser l’écriture pour servir une cause. La communication.
Pour m’amuser et m’entraîner, j’ai participé à un autre blog pendant quelques mois où je parlais films et séries. Et puis, il a fallu entrer dans la vie active (où j’ai écrit des articles pour parler de produits, pour aider au référencement) et il a fallu rentrer dans les cases.
Et ce que je craignais est arrivé : l’écriture est devenue un travail. Lorsque je me retrouvais face à mon traitement de texte, chez moi, j’avais plus de mal à trouver mes mots.
Parce que j’avais de nouveaux critères à respecter et la voix de mes supérieurs qui me jugeait.
Les contraintes du web… Est-ce que j’ai perdu mon identité ?
La première fois qu’un de mes supérieurs m’a dit que ça se voyait que je n’étais pas à l’aise avec la rédaction, j’ai souri et j’ai gardé le silence. Si seulement il savait. Ma prédécesseure avait tendance à écrire pour écrire sans prendre en compte les fameux critères. Elle était ainsi capable d’écrire plusieurs articles parlant du même sujet avec les mêmes mots clés mais de façon assez différente pour qu’ils s’agissent d’articles originaux.
Ma stratégie, c’est plutôt un article bien positionné sur un seul mot clé (expression clé), quitte à l’updater et à le republier fréquemment.
Ce changement de cap était donc interprété comme étant une faiblesse alors que c’était un choix réfléchi (et une manière d’optimiser plus efficacement mon temps).
Cependant, même si cette affirmation n’avait pas de lien avec la réalité, même si cette affirmation était fausse, cette voix est restée.
Parce qu’elle avait tapé sur un sujet sensible.
Parce que mon supérieur ne connaissait pas l’existence de ce fameux fichier Word. Il ne connaissait pas l’existence de toutes ces feuilles volantes qui traitent d’un univers qui, après plus de 10 ans, n’est pas totalement finalisé.
Sans le savoir, une figure d’autorité avait rendu mon terrain de jeux beaucoup plus petit.
Avec The Untitled Sandbox, il s’agit donc de briser ces barrières et d’agrandir mon espace de jeux. Et de commencer avec le premier coup de pioche, avec le premier article du reste de ma vie.